Dans la lignée de mes premières installations du même nom, il s’agit, ici, de transcender un espace extérieur et naturel. Cette réalisation entre en opposition avec l’espace végétal où la ligne droite est absente.

Ce travail in situ se construit selon les éléments existants : les arbres. Troncs et branches constituent les structures d’accroche de l’œuvre. Mon tissage se déploie dans l’espace entre ces différents supports, rappelant celui de l’araignée. Cette suite de lignes droites, constituées, cette fois, de bandes magnétiques vidéo, dessine dans le paysage des volumes géométriques convexes et concaves. La juxtaposition des formes végétales existantes et de ces paraboles sinusoïdales façonnées sonne tel un oxymore.

L’aspect noir et brillant du tissage permet de capter la lumière naturelle. L’œuvre s’anime ainsi d’une multitude de reflets tout au long de la journée. La bande magnétique utilisée, d’une grande légèreté, vibre avec le moindre souffle d’air. Elle joue donc incessamment avec cet élément, renouvelant son imperceptible trajectoire. Semblant fragile, elle n’en reste pour le moins solide, et sera pérenne durant plusieurs mois. La déchirure possible de l’une des bandes ne mettra pas en péril le reste de l’installation. Chaque ligne étant autonome et solidement nouée au support. L’accident entre donc en ligne de compte dans le principe intrinsèque de l’installation, apportant sa propre dimension, un peu de liberté dans cet ensemble structuré.

Le choix même du matériau (bande magnétique) outre sa nature recyclée et sa réaction intéressante et surprenante à la lumière, cherche à interpeller le visiteur. Que renferme-t-elle ? Chef d’œuvre du 7ème Art ? Évènements familiaux ? Souvenirs de vacances ? Le mystère restera entier quant à son contenu… et chacun pourra s’approprier sa propre interprétation.

Au fil de mes pensées IV s’adapte aux côtes et à la nature même du lieu choisi.