Je souhaite adhérer à la ligue "sauvons les chaussettes", pour la protection de ces délicats petits morceaux de tissus si fidèlement adaptés à nos pieds, pieds déchiqueteurs, pieds odorants, pieds perforateurs, pieds ingrats qui profitent de la chaleur et du confort de ces
fins tissages, sans aucun remerciement en échange, sans aucun respect. Car elles mériteraient bien une petite cérémonie d'adieux, ces indispensables chaussettes qui nous soutiennent à chacun de nos pas, et quelques petits égards quant à leur mort douloureuse et précoce. Et non, pas le temps, on les enfouit vite fait sous le tas de détritus en tous genres qui remplit la poubelle, honteusement...
Moi aussi, j'ai connu le temps où mes grands-mères, à peine arrivées en visite chez mes parents, couraient discrètement au secours de ces braves chaussettes trouées, empilées sur
la boite de couture bleue, au temps où ma mère avait encore quelques remords à les jeter si vite -" ça fait quand même mal au coeur de jeter ça"-. Elles y passaient des heures à repriser, trouver le fil de la bonne couleur, du moins celle qui s'en approchait le plus, et c'était toujours
magique la manière dont elles reformaient le tissage manquant. Mais à l'école, on s'est moqué de moi, ils ont ri de mes chaussettes reprisées, malgré tout l'amour et la dextérité que mamie y mettait! C'est vrai que les autres avaient toujours des chaussettes neuves. Alors maintenant,
ma mamie s'ennuie, car elle aimait ça, elle, soigner les chaussettes, même que des fois on ne savait plus vraiment dire leur couleur d'origine, des chaussettes de cent ans.
Heureusement, tu est arrivée, Lili, pour rendre leur honneur à ces chaussettes déchues, tu en fais des tableaux, tu leur donnes enfin la place qu'elles méritent, celle du portrait de famille, avec de beaux cadres dorés comme on n'en fait plus non plus d'ailleurs....
Je ne dirais qu'une chose,........MERCI, un grand merci pour toutes ces chaussettes sauvées du mépris.
GLOIRE AUX CHAUSSETTES, GLOIRE A LILI, GLOIRE ET POSTERITE
AUX CHAUSSETTES DE LILI!!!!!!

Edwige G.